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Sharko, de Franck Thilliez – Editions Fleuve (Noir), 2017.

« Sharko comparait toujours les premiers jours d’une enquête à une partie de chasse. Ils étaient la meute de chiens stimulés par les cors, qui s’élancent à la poursuite du gibier. À la différence près que, cette fois, le gibier, c’était eux. » Eux, c’est Lucie Henebelle et Franck Sharko, flics aux 36 quai des Orfèvres, unis à la ville comme à la scène, parents de deux petits garçons. Lucie n’a pas eu le choix : en dehors de toute procédure légale, dans une cave perdue en banlieue sud de Paris, elle a tué un homme. Que Franck ignore pourquoi elle se trouvait là à ce moment précis importe peu : pour protéger Lucie, il a maquillé la scène de crime. Une scène désormais digne d’être confiée au 36, car l’homme abattu n’avait semble-t-il rien d’un citoyen ordinaire et il a fallu lui inventer une mort à sa mesure. Lucie, Franck et leur équipe vont donc récupérer l’enquête et s’enfoncer dans les brumes de plus en plus épaisses de la noirceur humaine. Cette enquête autour du meurtre qu’à deux ils ont commis pourrait bien sonner le glas de leur intégrité, de leur équilibre, et souffler comme un château de cartes le fragile édifice qu’ils s’étaient efforcés de bâtir.

Ah, enfin ! Quel immense bonheur de retrouver le Franck Thilliez que j’aime, un de mes auteurs français préférés. Déçue par les deux derniers romans de cet auteur que j’ai lu (mais pas « ses » deux derniers publiés), j’étais pleine d’espoir en achetant ce Sharko. J’avais entendu juste ce qu’il fallait pour me dire que j’allais savourer ma lecture. Et oui, ce fut le cas ! Dès les premières pages, voire même les premières lignes. Quelle intrigue captivante, complexe, fournie et sombre ! Lire et voir tous ces petits éléments se relier pour former un tel puzzle, j’ai adoré. Le rythme est impressionnant, les personnages sous tension. Petit bémol : je trouve encore que la fin est un peu rapide, bâclée, et qu’elle tend vers la démesure. Mais allez savoir pourquoi, cette fois, cela ne me pose aucun problème ! Le livre m’a apporté un très bon moment de lecture, avant la fin j’avais eu ce que je voulais. Une meilleure fin, plus aboutie, aurait été LA cerise sur le gâteau de ce Sharko passionnant. A lire absolument !

Une autre vie, de S. J. Watson – Sonatine, 2015.

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Femme au foyer, Julia mène une vie bien rangée à Londres avec son mari et son fils. Lorsqu’elle apprend la mort de sa jeune sœur, Kate, victime d’une agression à Paris, près du canal de l’Ourcq, elle est sous le choc. Les deux sœurs, dont les relations n’ont jamais été faciles, s’étaient perdues de vue. Ne parvenant pas à faire son deuil, Julia décide d’aller à Paris afin d’en savoir plus sur la vie que menait Kate. Là, elle apprend que cette dernière fréquentait assidûment les sites de rencontre en ligne. Le doute s’insinue alors dans son esprit : et si la mort de sa sœur n’était pas due à une simple agression mais à une mauvaise rencontre ? Ne pouvant se débarrasser de cette idée obsédante, Julia décide de se faire passer pour Kate sur le site Internet d’escorts que celle-ci utilisait. Mais, à l’âge des bilans, des remises en question, des ambitions laissées derrière elle, Julia ne réalise pas qu’elle est en train de jouer un jeu dangereux à double titre. Si elle a en effet raison sur les circonstances de la mort de sa sœur, elle prend tous les risques. Et en goûtant à une autre vie, plus excitante, que va-t-il rester de la sienne ?

Quand on a découvert et adoré un auteur après la lecture de son premier roman, on ne peut pas ne pas lire son deuxième roman. Mais on est tiraillé entre l’envie de s’y plonger et la peur d’être déçu par ce nouvel opus. J’ai lu Avant aller dormir il y a quatre ans, et j’en garde encore un très bon et vif souvenir, même bien plus qu’un souvenir. Si j’ai mis un petit moment avant d’ouvrir et commencer à lire les pages de ce roman, Une autre vie, c’est que je voulais rester sur cette bonne impression, sur cette sensation si particulière. Pourtant, ma curiosité a été plus forte. Et, comme je le craignais et m’y attendais un peu, mais sans aller jusqu’à la déception et encore moins l’ennui, ce deuxième roman est pour moi un peu en-dessous du premier. J’y ai retrouvé le même mécanisme du thriller psychologique typique de cet auteur, mais la surprise ne fut pas au rendez-vous. Un thriller efficace mais sans trop de saveur, avec une fin décevante, voire bâclée.

Les corps inutiles, de Delphine Bertholon – JC Lattès, 2015.

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Clémence vient d’avoir quinze ans, de terminer le collège. Un nouveau cycle s’ouvre à elle, lorsqu’elle est agressée, en plein jour et en pleine rue, par un inconnu armé d’un couteau. Ce traumatisme inaugural – même si elle n’en a pas encore conscience – va contaminer toute son existence. En effet, l’adolescente réalise qu’elle perd progressivement le sens du toucher… À trente ans, Clémence, toujours insensible, est une célibataire endurcie, solitaire et sauvage. Après avoir été maquilleuse de cinéma, la jeune femme se retrouve employée de la « Clinique », une usine d’un genre particulier. En effet, la Clinique fabrique des poupées… mais des poupées grandeur nature, hyper-réalistes, destinées au plaisir – ou au salut – d’hommes esseulés. Le roman déroule en alternance l’histoire de Clémence adolescente, hantée par cette agression dont elle n’a jamais osé parler à sa famille, et le récit de Clémence adulte, assumant tant bien que mal les conséquences, physiques et psychologiques, de son passé. Mais la vie, comme toujours, est pleine de surprises

Après une certaine hésitation, je pense que j’ai aimé ce roman. L’écriture est agréable, Clémence attachante, et le dénouement heureux. Le sujet du roman est certes très pesant mais jamais étouffant, car j’ai toujours ressenti pendant ma lecture comme un souffle d’espoir ; j’avais l’intime conviction que ces deux personnages qui ne sont qu’un (Clémence adolescente et Clémence adulte) passeraient cette dure et traumatisante épreuve.

Sept survivants, de Luca Blengino (scénario) et Denys (dessin) – Delcourt, 2011.

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Alpes françaises. Déroutée par une averse de neige une voiture entre dans un tunnel routier. A son bord, un neurologue réputé, sa femme, et son frère. Non loin derrière, un inspecteur des stups, lancé à la poursuite d’un couple de dangereux criminels pénètre dans le même tunnel. Sans le savoir, tous se dirigent droit vers un piège infernal, qui les conduira au-devant de leurs pires cauchemars.

Les tomes de cette série me plaisent de moins en moins. Celui-ci n’a pas relevé le niveau. Un tunnel dans lequel se retrouvent enfermés et obligés de rouler en rond sept personnes. Des zombies qui débarquent. Une histoire bâclée. Le graphisme n’a rien de particulier. Bref, je n’en garderai pas un grand et long souvenir.

 

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Coraline, de Neil Gaiman – Albin Michel, collection Wiz, 2009.

coralineCoraline vient d’emménager dans une étrange maison et, comme ses parents n’ont pas le temps de s’occuper d’elle, elle décide de jouer les exploratrices. Ouvrant une porte condamnée, elle pénètre dans un appartement identique au sien. Identique, et pourtant…

Au début de ce roman, tout se passe bien. on est comme dans un doux rêve. Puis, peu à peu, les choses se compliquent pour coraline, et au fil des pages on passe doucement du rêve au cauchemar. L’atmosphère se trouble et s’assombrit, la peur du noir, celle de l’abandon apparaissent, et l’on se met alors à osciller entre l’étrange et le merveilleux. Mais Coraline c’est aussi Un petit livre qui relève du conte initiatique, où l’on apprend à apprécier ce que l’on a sous les yeux, sans vouloir chercher toujours mieux ailleurs.

Les doigts rouges

Les doigts rouges, de Marc Villard – Syros, collection Mini Syros Polar, 2007.

Présentation de l’éditeur : Que feriez-vous si vous soupçonniez votre grand frère chéri d’avoir commis un crime horrible ? Ricky est rongé par le doute.

Mon avis : un petit polar sympathique qui se lit bien : l’idée de la fausse piste est savoureuse jusqu’au dénouement, et le suspense au rendez-vous.

Ça s’est passé là / La maîtresse a pleuré trois fois / Ce soir-là / Le goût de la tomate

Ça s’est passé là d’Emmanuel Bourdier – Éditions Thierry Magnier, collection Petite Poche, 2010.

...Achevé d'imprimer à quatorze heures tapantes...

Quatrième de couverture : Il est 13h23. Sur le trottoir, la foule regarde le bâtiment E de la cité Marcel Pagnol. Au fil des minutes qui s’écoulent, chacun des spectateurs nous dit quelque chose de sa vie dans ce bâtiment, petit souvenir ou grand, des moments d’émotion impartageable. Et à 14 heures ! C’est le boum.

Mon avis : de 13h23 à 13h30, chaque personnage se remémore avec émotion un souvenir, ce qui le rattache à cette « barre » qui ne sera plus dans quelques minutes. Pour Saâdi, c’est son premier baiser à Fatoumata ; pour Lou, la perte de son doudou ; pour Prune, un accouchement ; pour Roland, l’attente du marchand de glaces ; pour Élisa, une mosaïque ; pour Louisette, le souvenir d’en avoir été la première gardienne. Un petit roman plein d’émotions.

La maitresse a pleuré trois fois de Murielle Szac – Éditions Thierry Magnier, collection Petite Poche, 2010.

...Achevé d'imprimer les yeux au ciel...

Quatrième de couverture : Le nouveau copain d’Hugo s’appelle Martin. Il vient d’arriver de Chine et ne parle pas bien français. Un jour, à l’école, sa chaise reste vide. Ce jour-là, la maîtresse fond en larmes. Qu’est-il arrivé à Martin ? Hugo, aidé par sa maman, va remuer ciel et terre pour son ami.

Mon avis : une histoire très touchante et poignante sur l’expulsion d’un enfant, évoquée à travers le regard d’un autre enfant. J’ai rarement lu un livre si court plein d’une telle intensité. Ce fut une lecture bouleversante…

Ce soir-là d’Agnès Lacor– Éditions Thierry Magnier, collection Petite Poche, 2010.

...Achevé d'imprimer à l'heure...

Quatrième de couverture : Benjamin rentre seul à la maison après l’école, seul il fait ses devoirs après avoir goûté. Quelquefois Sebastian, l’étudiant d’à côté, passe le voir ; ça fait un peu de compagnie en attendant le retour de maman. Mais ce soir Caroline est en retard, et Benjamin commence à avoir peur qu’elle ne revienne jamais…

Mon avis : difficile d’attendre le retour de sa maman tous les soirs. L’attente et l’inquiétude sont toujours là, malgré la routine et les petites occupations pour passer le temps. Mais ce soir, Sébastien est très inquiet, car les minutes passent et sa mère n’est toujours pas rentrée. Une petite histoire très intense sur l’attente de l’être cher.

Le goût de la tomate de Christophe Léon – Éditions Thierry Magnier, collection Petite Poche, 2011.

...Achevé d'imprimer en rougissant...

Quatrième de couverture : Dans ce monde-là, on ne mange plus que de l’artificiel, les jardins ont disparu : il est interdit de cultiver, cueillir, récolter. Clovis et son père Marius font pousser en grand secret un plant de tomates. Une fois au moins, Clovis goûtera un produit frais, au goût de liberté.

Mon avis : cette histoire peut appartenir à notre futur proche, hélas. Le thème me paraissait intéressant, mais finalement, ce petit roman d’anticipation ne m’a pas emporté plus que ça… Dommage.

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